Florentin Ficatier
Avez-vous vu la scène du film « L’arme fatale 3 » où le héros et sa petite amie font l’inventaire de leurs différentes cicatrices. Cette énumération en devient drôle tant ils ont eu de déboires. Eh bien, en lisant la biographie de ce général meusien, j’ai eu l’impression d’assister à un remake version premier Empire. En moins drôle, évidemment.
Florentin Ficatier naît en 1765 à Bar-le-Duc. Son père, huissier à Bar-le-Duc appartient à une famille aisée de commerçants et surtout de militaires bien connue à Revigny. Désireux de continuer la tradition familiale, Florentin entre à seize ans dans l’armée comme simple soldat et en repart sergent au moment de sa démobilisation, en 1789.
Mais sa carrière militaire ne va pas s’arrêter là, car la Révolution française va en décider autrement. En 1791, il rejoint le 3e bataillon des volontaires de la Meuse dont il est nommé lieutenant-colonel, avec sous ses ordres le lieutenant Oudinot, un jeune homme plein d’avenir originaire lui aussi de Bar-le-Duc, ainsi qu’un jeune soldat de seize ans nommé Excelmans.
Très vite, il cède le commandement à Oudinot car, devenu capitaine, il va rejoindre l’armée de Kellermann à Valmy. En 1793, premiers déboires : atteint du scorbut, il doit démissionner malgré ses protestations.
Il rentre à Nancy pour y être soigné et se marie avec Marie Housssard qui lui donnera un fils dix ans plus tard.
Une fois rétabli, il reprend du service comme ordonnance de son ancien subordonné Oudinot qui, entre-temps, est devenu général dans l’infanterie en ligne. Il participe avec lui à plusieurs campagnes où il se signale par sa bravoure. En 1799, il devient chef de bataillon, mais, à la bataille de Zurich, il est sérieusement blessé au pied droit.

Il rejoint ensuite Masséna en Italie où il se distingue lors d’une attaque menée par Oudinot. Cette fois, il est blessé à la cuisse droite et fait prisonnier par les Autrichiens en protégeant le repli des troupes françaises vers Gênes. Il fait alors l’objet d’un échange de prisonniers et obtient le commandement du 72e régiment d’infanterie de ligne.
Son régiment part ensuite pour Saint Omer et enfin à Boulogne où il est incorporé dans l’armée du Nord. Florentin participe de ce fait aux campagnes d’Anvers et à la bataille de Friedland. Cette fois, il est atteint par un boulet de canon.
Le temps de cicatriser et le revoilà parti. Il intègre cette fois la Grande Armée. En 1808, il est fait baron d’Empire puis promu général de brigade et participe à la campagne d’Allemagne où il est une nouvelle fois blessé légèrement au bras.
On l’envoie alors en Catalogne où il sert deux ans et se distingue encore jusqu’à une nouvelle blessure qui le contraint à rentrer en France.
On lui confie alors le commandement d’une brigade des gardes nationales, mais il doit l’abandonner l’année suivante, trop handicapé par les séquelles de ses différentes blessures. Il est alors admis à la retraite en 1813.
Décoré de la croix de Chevalier de Saint-Louis pendant la restauration, il décède en 1817 à Saint-Nicolas de Port.
Le nom de ce valeureux guerrier ne figure pas sur l’Arc de triomphe, un oubli plusieurs fois dénoncé par ses frères d’armes, mais il a été donné à une rue de Courbevoie.

Et pour la petite histoire, sachez que sa petite cousine, Nanine Marie Ficatier, est la mère de Raymond Poincaré qui fut Président de la République !
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