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GOLGOTHA

Dans l’indécence de ses filaments violets, le crépuscule écartelé par le treillis métallique du pylône se mêle à tes cheveux dont il veut rester prisonnier.
Liberté et luxe de l’ultime souhait de condamné.
Sur les blessures du ciel, les disques de verre reflètent en écho l’éclat de l’écheveau qui se coiffe encore pour l’extrême séduction et se noie en silence sur le ruban du canal que froissent nos silhouettes… démesurées.
Inexorable Golgotha circadien, nécessaire pour que puissent naître les étoiles dans le regard des amants.
Mais déjà une aube secrète palpite sous mes doigts que réclame cette autre brûlante déchirure. Tu les retiens, otages captifs jusqu’au voyage suprême à travers l’échancrure de la soie sauvage, lascivement soulevée dans le souffle effronté du parfum conçu par un sublime alchimiste, distillé secrètement de l’essence exsudée de l’étamine charnelle, dans les brisures de l’implosion céleste.
Baptême des fragrances originelles.
Orgasme intemporel… sans numéro.
Et ton cri de femme louve s’éteint sur la morsure de nos lèvres, pendant que nos yeux reflètent aussi en écho les galaxies.
Demain, le grand squelette d’acier saluera les brumes accrochées à ses bras outranciers de titan. Il frissonnera en attendant que le soleil essuie la rosée abandonnée par les filaments violets qui l’auront volée sans pudeur à travers l’échancrure de soie sauvage, avant de fuir et d’obscurcir l’horizon, effaçant nos silhouettes… démesurées.

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