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Fin avril 2025, j’ai eu la chance d’assister à un ciné-concert intitulé « D’une guerre à l’autre : de 1914 à 1945 », dont la musique était interprétée par la Garde républicaine. Deux jeunes comédiens ont lu, durant ces 1h30, des témoignages français, allemands et italiens, retraçant l’horreur de la bataille de Verdun, dont notre département porte encore les séquelles. Ils ont également évoqué la montée du nationalisme en Europe durant l’entre-deux-guerres, jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale.
Les atrocités nazies, racontées par ces deux comédiens, m’ont particulièrement marqué, d’autant plus que leurs paroles étaient accompagnées d’images dures et crues, renforçant l’impact émotionnel.
Un passage m’a profondément touché. Il s’agit d’un texte attribué à un pasteur allemand, que je garde encore en mémoire malgré les mois écoulés :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
La salle était composée d’une centaine de collégiens et de lycéens, accompagnés de leurs professeurs et encadrants. Une telle initiative est essentielle pour les jeunes générations. 1945 peut sembler lointaine, et pourtant, historiquement, elle est toute proche. Oublier son passé, c’est se condamner à le revivre, comme le rappelle cette célèbre citation.
Malheureusement, cela semble tristement vrai : nous sommes 80 ans plus tard, et la guerre est déjà revenue en Europe. Peut-être pas à nos frontières immédiates, je l’admets, mais elle rôde.
Le spectacle aurait même mérité de durer un peu plus longtemps afin d’approfondir certains aspects. Une heure trente a suffi pour susciter l’émotion et la réflexion, mais un temps supplémentaire aurait permis d’aller encore plus loin dans la compréhension de cette période charnière.
Ce ciné-concert, que je considère comme profondément important, je tenais à le partager avec vous.
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