Cernées de mauve et de rose,
La lumière peine à entrer,
De forcer je n'ose,
Surtout ne pas insister.
Les images imprécises,
Aux contours obscurs
Me laissent indécise,
Et point ne me rassurent.
Une ombre, un mouvement,
Aussi furtifs soient-ils,
M'affolent soudainement,
Serai-je à nouveau en péril?
La fenêtre voisine est close,
Je ne peux espérer d'échappatoire,
En moi se mêlent et s'opposent
Des idées contradictoires.
Soudain vient fondre sur moi
Une ombre noire et menaçante,
Je me sens telle une proie,
Piégée et impuissante.
Dans le rai de semi-clarté,
Les contours d'un visage
Me semblent étrangers,
Au travers d'un épais nuage.
Une voix ferme m'exhorte à renaître
Et à sortir de ma nuit,
En ouvrant les deux fenêtres
Sur le jour et la vie.
L'une s'ouvre un peu, lentement,
L'autre reste verrouillée,
La brume se dissipe doucement,
Dans des nuances de bleu et de violet.
Comme un flash, je revois tomber,
Chargés de haine et de rage
Les deux poings meurtriers,
Libérant tout à coup l'orage.
Du fond de mon désarroi,
Je perçois une voix blanche,
«C'est fini, nous sommes là»,
Je crois que c'est la voix d'un ange
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