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Par Daniel DUBOURG

Psychopompe
d'Amélie NOTHOMB

Psychopompe

La quatrième de couverture du dernier ouvrage d’Amélie Nothomb porte ce raccourci audacieux : écrire, c’est voler.
Bien sûr, la plume encore utilisée de nos jours, qu’elle soit d’un oiseau ou de métal, suggère immédiatement son origine aviaire et l’on conçoit que l’acte d’écrire est un véritable envol vers les hauteurs, vers le céleste assorti des nombreux périls guettant l’auteur(e) : se brûler les ailes, perdre de la hauteur ou encore se fracasser sur le sol… 
L’auteure aime les oiseaux et parle de la découverte de bon nombre d’entre eux. Elle les observe sous un angle particulier et étudie nombre de leurs comportements qui l’étonnent. Elle apprend ainsi leurs modes de vie et bien plus encore.
Il m’apparut que l’oiseau était la clef de mon existence », dit-elle en observant des vols de grues. L’envol demeure un enjeu capital qui s’acquiert au prix de la vie, poursuit-elle.
Le vol toujours risqué est confronté à la mort aux aguets ; et il faut se nourrir souvent pour pouvoir remplir son rôle, s’élever et voyager. Alors, pour une telle destinée, avoir un appétit de moineau est un complet contresens.
L’oiseau prend de la hauteur. Léger, il aspire aux sommets et, dans son périple, il peut laisser des plumes, celles qui sont l’emblème de toute personne qui écrit. L’écriture comporte l’énorme péril de la chute, parce qu’elle est un vol.
Le psychopompe est celui ou celle qui accompagne le voyageur pour quitter l’enveloppe charnelle. Il escorte au plus près celui ou celle dont le trépas (trois pas) est le destin suprême. 
Ce rôle, Amélie Nothomb l’a tenu et y a trouvé une forte ressemblance avec l’oiseau. Elle en parle à merveille, à propos de son père qu’elle accompagna voici peu.
Si l’envol est une façon de quitter le sol dans notre progression, le funambulisme est une étape vers lui.
Le roman est chargé de considérations, de pensées, de réflexions très personnelles et d’images symboliques posées sur des choses apparemment diverses qui les rendent proches et en font un tout.

Le petit conte offert en début de roman ouvre la fenêtre à une foule d’itinéraires suivis, de périples vécus par Amélie Nothomb.

Écrire, c’est voler
. Sans doute.

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