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Par Véronique DUBOURG

 

 Promenade en Occitanie
Partie I : en chemin vers l'étang de Thau 
 

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Carte scan occitan 1

Pour quitter la nationale encombrée et bruyante qui descend la vallée du Rhône, nous engageons le camping-car sur la rive droite en lisière ardéchoise, où la route encaissée serpente entre le cours d’eau et les flancs escarpés du Massif Central.

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Une ribambelle de pittoresques villages ardéchois fortifiés, classés « villages de caractère » dominent coteaux et fleuve et se suivent sur ce parcours charmant peu emprunté par les voyageurs.

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Parmi eux, arrêtons-nous d’abord à Saint-Vincent de Barrès.
Ce village perché sur son promontoire volcanique, offre un panorama d’exception sur les montagnes alentour et témoigne de l’époque médiévale avec ses ruelles étroites et sinueuses, ses demeures couvertes de tuiles romaines et son château aux tours imposantes. On y découvre aussi des artisans d’art installés dans d’anciennes échoppes.
Calcaire blanc et basalte noir ont façonné ce site incontournable entouré de la forêt du Barrès où se côtoient chênes verts pubescents, érables, pins sylvestres, douglas et cèdres de l’Atlas.

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Un peu plus loin, aux pieds des Monts du plateau du Coiron et de l’ancien volcan nommé le Chenavari, le village médiéval de Rochemaure, est lui aussi rempli d’histoire. Dominé par château, donjon et remparts accrochés sur un piton de lave, il bénéficie d’un patrimoine paysager de toute beauté.
Un pont suspendu inscrit aux monuments historiques enjambe le fleuve. Aujourd’hui transformé en Passerelle himalayenne, il fait la joie des promeneurs à pied ou à vélo.
La Chapelle gothique « Notre-Dame des Anges » renferme un « carré magique », dont la signification reste énigmatique. C’est une pierre gravée romaine authentique contenant, comme une grille de mots lisibles en tous sens, le palindrome latin "SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS".

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Et voici Viviers-sur-Rhône, ancienne capitale du Vivarais, peinte à plusieurs reprises par Paul Signac qui y louait une maison de campagne. Sa cathédrale, son ancien palais épiscopal, ses nombreux hôtels particuliers aux façades ornées, son ancienne Chapelle de couvent dominicain, son pont gallo-romain composé de onze arches témoignent de la richesse du passé de la petite cité.

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Cependant, nous restons marqués par la découverte de Saint-Montan. Sur un éperon rocheux, les imposants vestiges d’un château contemplent la vallée et les vignobles pentus. Les maisons de pierres pressées contre les enceintes fortifiées semblent escalader la montagne. Fondé selon la légende au Ve siècle par un ermite, baigné par deux rivières, le village a été entièrement restauré par l’association des amis de Saint-Montan. Bel et bien abandonné en 1880, il était en ruines jusqu’en 1970. Les derniers habitants l’avaient même démonté, emportant poutres, tuiles, chevrons et pierres d’encadrement des ouvertures.

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Des passionnés, tous originaires du lieu, lui ont redonné vie, pierre par pierre qu’ils ont montées avec des seaux, à dos d’homme, dans les ruelles en escaliers qui sont les seuls accès. Ils ont ainsi permis la restauration et la conservation du patrimoine historique exceptionnel du village médiéval.

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Quarante-trois ans passés à préparer des chantiers, 9700 bénévoles et plus de 223000 heures de travail gratuit. Défricher, trier, récupérer, évacuer, stocker pierres et matériaux, transporter dans des conditions difficiles. Et ça continue...
Pour nous, une balade d’un charme inoubliable dans un dédale d’escaliers qui réservent des surprises à chaque tournant.

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De plus, on est tout proche de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche. Et là, depuis les belvédères qui les surplombent, on embrasse des paysages panoramiques à couper le souffle. On en prend plein les yeux !

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On n’oublie pas le site exceptionnel de Vallon Pont d’Arc ! Tôt dans la saison et tôt dans la journée, c’est le secret pour profiter de la beauté de ce paysage naturel comme si vous y étiez seul, ou presque.

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Nous arrivons maintenant dans l’est du département du Gard où nous avons visité avec délice la jolie cité dynamique et accueillante d’Uzès. Et elle nous a laissé le goût d’y revenir flâner sans aucun doute !
Le boulevard commerçant ombragé de hauts platanes, animé par les badauds souriants et les livreurs affairés, les terrasses confortables et les boutiques colorées, enserre une ville vieille riche d’un patrimoine préservé et soigneusement mis en valeur.

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Que de charme dans ces pierres jaunes, ces bâtisses anciennes décorées de sculptures Renaissance ou classiques, ces portes aux huis majestueux ! On remonte le temps en flânant dans ce cadre architectural. Comparée à une véritable « cité toscane », Uzès mérite bien son titre de « ville d’art et d’histoire ». Elle garde de nombreuses traces de son passé, comme l’ancien palais épiscopal qui accueille un musée...

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… tout comme le Palais Ducal, dit « le Duché », ouvert à la visite, bien que toujours habité par les descendants de la famille ducale....

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…. et encore, comme l’ancienne cathédrale Saint-Théodorit flanquée de son étonnante Tour Fenestrelle. On peut aussi profiter d’un panorama intéressant en gravissant les 100 marches de la Tour du Roi, ancienne prison, ou se rafraîchir dans les allées du Jardin médiéval. Mais vous pourrez préférer une visite du Haras national, l’un des derniers de France.

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Au cœur de la ville, au détour des ruelles médiévales encaissées, on ne s’attend pas à déboucher sur une magnifique et spacieuse « Place aux Herbes ». Bordée d’arbres et entourée d’arcades larges et basses, elle offre un écrin aux nombreuses boutiques et terrasses, un havre de fraîcheur aux badauds. Autour de la fontaine centrale s’installe toutes les semaines un marché plein de senteurs et de couleurs, le plus grand d’Occitanie, célèbre jusqu’en Provence.

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Les rives de l’Eure sont un lieu de promenade privilégié des Uzétiens et de ceux qui cherchent fraîcheur et calme. Les Romains ont capté les eaux de cette rivière qui prend source dans la ville pour les acheminer jusqu’à Nîmes par un aqueduc de 49km de long dont la partie la plus connue, toujours debout aujourd’hui, se trouve à 15km d’Uzès :  le Pont du Gard !

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Nous atteignons ensuite les limites du Gard et de l’Hérault, au pied des Cévennes, pour admirer le pic Saint Loup, 658 mètres, sous les pentes duquel la vigne s’est partout invitée. Dans cette garrigue à ciel ouvert, thym, romarin, lavande et sarriette exhalent leurs fragrances. C’est le rendez-vous des amateurs de nature, des sportifs, des randonneurs et photographes, des grimpeurs et pilotes.

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Juste après, nous faisons une pause à Saint Martin de Londres dont le nom nous questionne : il dérive du celtique lund qui signifie marais. Son église romane d’influence byzantine possède une croix du XIIe siècle de forme particulière qui serait miraculeuse. Au départ du village, une balade de deux heures en boucle dans le Ravin des Arcs permet de découvrir une nature préservée entre les Gorges du Lamalou et les Causses.

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Nous faisons route ensuite en direction de l’étang de Thau, une lagune héraultaise qui borde la Méditerranée.

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Nous arrivons à Bouzigues, petit port réputé pour la qualité gustative de ses coquillages desquels nous nous sommes régalés en les arrosant du réputé Picpoul-de-Pinet local !

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Véritable mer intérieure, Thau est le plus grand plan d’eau d’Occitanie qui nous amène sur un plateau une multitude d’univers : ports de pêche, coquillages et crustacés, vins, nature préservée, loisirs nautiques et patrimoine.

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Nous traversons Balaruc-le-Vieux, village construit en « circulades » typiques du Languedoc ; puis, Balaruc-les-Bains réputé pour ses thermes autour desquels la promenade aménagée permet de jolis aperçus sur l’étang.

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Avec plus de la moitié de son espace classé en zone protégée, c’est un milieu naturel où se côtoient plusieurs centaines d’espèces animales et végétales que l’on peut observer depuis les 53 km de sentiers aménagés tout autour au plus près de l’eau. Balades naturalistes, à pied ou à vélo, sur et dans l’eau, tout vous invite à vous rapprocher de ce milieu sauvage. On propose même de côtoyer les hippocampes, les rois de l’étang, dans une rando palmée ! Avis aux amateurs ! Nous avons, quant à nous, passé quelques moments avec les flamants roses !

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Sur la mince langue de terre qui sépare la lagune de la mer s’étend la ville de Sète. Pas facile d’y entrer lors des fameuses « Escales », grandes fêtes maritimes qui s’y déroulent tous les deux ans au printemps. Bain de foule garanti, animations et conférences, chansons de marins, joutes nautiques traditionnelles, cuisine de la mer, défilés d’équipages, spectacle grandiose de bateaux par centaines, dont les plus beaux gréements venus du monde entier accostent au centre-ville !

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Il nous faudra revenir hors de cette semaine de festivités pour pouvoir visiter les lieux. Car la « Venise du Languedoc », entre quais, canaux et petites places, regorge de trésors : son centre historique et son canal Royal fondé par Louis XVI, son port que surplombe le phare Saint-Louis du haut de ses de trente mètres, son théâtre Molière, son cimetière marin où reposent le metteur en scène Jean Vilar et l’écrivain Paul Valery à qui un musée est d’ailleurs consacré sur le mont Saint Clair. Ce point culminant cher aux Sétois est un espace naturel qui offre un point de vue exceptionnel sur la cité et les eaux qui la cernent. Au pied de cette colline, le Théâtre de la Mer, salle de concert à ciel ouvert, se dresse dans le cadre de l’ancien fort Saint Pierre sur la Corniche. Et bien sûr, l’espace Georges Brassens ravit les passionnés du poète, qui se rendent aussi sur sa tombe au cimetière Py.

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La promenade du Lido, fin cordon de terre qui ferme le bassin de Thau, longe la voie verte de Sète à Marseillan sur plus de 10 km et permet d’accéder aux longues plages de sable fin si réputées sur l’image desquelles je vais clore cette première partie. 

Je vous propose de nous retrouver dans Globe Tr’Auteurs de janvier pour la seconde et dernière partie de ce voyage occitan.

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