Plume a lu209-septembre-1.jpg2022

Par Patrick LAGNEAU
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LES GAUFRES DE MAMAN CÉCILE
de Michaël ADAM

 
Gaufres cecile

Avant-propos

Michaël Adam a vécu son enfance en Picardie et vit aujourd'hui à Beer Sheva en Israël. Il a été invité comme auteur non meusien dans la bibliothèque du site de PLUME en mai 2022. Pour créer la fiche d'un auteur, il y a beaucoup d'échanges de manière à cerner au mieux le personnage.
Avec Michaël, il y a eu d'autres apports que ses liens à la littérature. Beaucoup d'émotions liées à sa vie, son enfance. Depuis notre premier contact, régulièrement je reçois des informations de sa part : des dessins humoristiques sur la politique mondiale, des poèmes sur ses ressentis actuels (guerre en Ukraine), mais aussi sur son passé. C'est surtout ceux-là qui m'ont incité à lire son livre.

Le synopsis de base

Comme annoncé en quatrième de couverture, Les gaufres de maman Cécile n'est ni un roman ni une biographie, mais le récit d'un enfant dont les jours et les nuits sont marqués à jamais par des séparations précoces d'avec des êtres chers, disparus dans la plus grande des catastrophes. En 1943, le petit Marcel, né quatre ans plus tôt dans une famille juive laïque, alors que son père est prisonnier de guerre en Allemagne, est confié par sa mère parisienne à une nourrice, maman Cécile, dans un hameau de l'Oise pour le protéger. C'est cette enfance, pleine d'amour et de joie, qui est racontée dans ce récit. Marcel est tombé sous le charme d'une petite Rachel, juive orpheline, qui va devenir sa sœur de cœur. Jusqu'à ce qu'un militaire allemand, un gendarme français et un homme en civil viennent emporter les deux petits enfants juifs dans un camion pour les conduire dans un camp à Drancy, prélude mortifère pour les camps de la mort en Allemagne. Sa mère viendra le rejoindre peu après pour le protéger et ils seront libérés un peu plus tard. Mais un drame pour Marcel va le hanter pour toute sa vie : sa sœur de cœur, Rachel, disparaîtra à jamais quelque part en Allemagne.

La suite du récit

Après le retour de son père en 1945, nous suivons Marcel pendant son adolescence, ses études dans une institution juive dans laquelle il apprendra l'hébreu et l'histoire d'Israël, et d'où il sortira avec un CAP de mécanicien avec mention. Il va rencontrer Hanna et ensemble ils rejoindront Israël pour travailler et s'installer dans un kibboutz.
Ils auront une fille ensemble, mais quitteront la vie communautaire du kibboutz qui ne leur convient pas. Hanna fait des études universitaires et Marcel, étant donné ses origines françaises, est embauché comme traducteur-interprète français/hébreu. C'est cette fonction professionnelle dans laquelle il excelle qui va les conduire, plusieurs années plus tard, à retourner à Paris.

L'occasion peut-être, si elle est encore de ce monde, de retrouver maman Cécile ?

Mon ressenti

Bien sûr, comme tout un chacun né après-guerre, j'ai appris et entendu parler des camps de la mort, d'Auschwitz, de la condition juive pendant l'occupation, des dénonciations, de l'antisémitisme.
En lisant le livre de Michaël ADAM, on est plongé dans cette réalité au-delà du supportable. Bien sûr, on comprend rapidement que le petit Marcel et Michaël ne font qu'un. Ce qui rend la réalité des faits encore plus insoutenable. On ressent l'horreur. On touche du doigt le crime abominable des Allemands avec le départ définitif de la petite Rachel. Et l'on comprend d'autant mieux la douleur de Marcel, à fleur de mots tout au long du récit.
L'émotion ressentie est aussi liée à l'incompréhension de Marcel quant aux expressions à son égard lancées par ses camarades de classe telles que "sale juif". Il ne comprend pas ce que signifie être juif. Et son incompréhension nous met mal à l'aise.

En conclusion

Un jour, Michaël m'a envoyé un poème dédié à Rachel, sa sœur de cœur disparue pendant son enfance. Sa lecture m'a renvoyé au Yad Vashem, que j'ai eu la chance de visiter il y a une trentaine d'années. C'est un mémorial à Jérusalem dédié au million d'enfants juifs morts dans les camps pendant la guerre. Vaste salle couverte sur les murs et au plafond de milliers de miroirs qui renvoient le reflet de quelques bougies allumées au centre de la salle, symbole du million d'enfants disparus, pendant qu'une voix récite en boucle leurs prénoms et noms. 
C'est un lieu poignant et inoubliable qui prend aux tripes.
C'est ce que j'ai aussi ressenti à la lecture du poème dédié à Rachel.
C'est ce que j'ai aussi ressenti à la lecture des Gaufres de maman Cécile.

NB : vous pouvez vous procurer le livre en bas de la page invité non meusien de Michaël ADAM.

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