Jeuxdemots02-fevrier-1.jpg2022

Fribourg   

par FriBourg
(Joëlle FRIGNET & Daniel DUBOURG)

Éduquons

Mme Oiselle
Rue de Consenvoye
Cons-la-Grandville
à  

M. Dekelkin
Rue de Doulcon
Void-Vacon

Monsieur,

En cette période de frimas et solitude, je rêve de contacts humains. Mon désir est si intense que même un con ferait l'affaire (je précise toutefois que votre candidature est exclue).
Tout comme vous et moi, ce con lambda est un être doté de vie. C’est souvent l’enfant le moins doué de la fratrie (le confrère).

Hyperactif, ses activités s’apparentent aux vôtres : il sent, signe, jure, tourne, forme, bine, pense, poste, pisse, vient, court, passe, pose, cède, centre, fond, texte, sort, tracte, gèle…

Il aime réunir ses semblables autour d’un dîner. Il gère parfaitement et sait recevoir. Il verse sans vergogne votre boisson préférée.
Toutefois, si vous faites partie de ses commensaux, suivez ce conseil : présentez-vous de bonne heure, car le service ne saurait attendre : le con sert tôt ! Il a bien promis du changement, mais lui seul en connaît la date ! (le con sait quand !)
Ses traits de caractère ont été recensés par la SPC (Société de Protection des Cons).
     - Sanguin, parfois triste, fort, plaisant, solide, patriote, rarement casseur.
 
    - Il lui arrive parfois de se montrer irrésolu (le con s’tâte)
 
    - Certains sont même capables d’astuce : (les cons fins)
  
  - D’autres souffrent de comportements bizarres ; on en a même surpris un en train de biner le champ de Mars !

C’est un battant qui génère de nombreux commentaires. Pourtant, il aimerait tant être comme les autres ! Pour cela, il multiplie les efforts et parvient parfois à surprendre son entourage : le con sidère !
Au travail, il accumule les bourdes et sert souvent d’exutoire. On se passerait volontiers de lui.
Mais… il faut bien que le con serve et que le con vive !

J.Oiselle


M. Dekelkin
Rue de Doulcon
Void-Vacon
à  

Mme Oiselle
Rue de Consenvoye
Cons-la-Grandville

Madame,

Ah ! C’est peu vous dire que je suis resté comme deux ronds de flan grâce aux joyeuses élucubrations autour du con que vous avez si bien cerné !

N’étant pas convoyeur pourtant, j’ai pris plaisir à compulser moulte fois votre article. C’est vrai qu’il y en a vraiment pour tous les genres, l’appellation étant universelle : le plaisant, le damné, le faux (un drôle de pèlerin qui l’est bien moins qu’on ne le pense), et celui, réputé pierre précieuse stupide qui se laisse enjamber pour obtenir un César : le Rubicon !

Comment ne pas citer celui qui descend et veut bien, qui descend si fort qu’il en devient bas qu’on vole et qu’on plisse, qu’on vexe. Voilà pourtant qui ne dérange point les jeunes mariés dansant au balcon.

Et je ne parle pas de ceux, stupides, assignés au vestiaire, les cons porte-manteaux ni de ce fameux équilibriste appelé le constable qui, dans certains pays, dresse des contraventions, et encore moins du musicien nommé Élie Con ! Ah ! j'oubliais celui des contes, le con troll ! Enfin je passerai sous silence les gros mots comme concupiscent et le concave qu’on vexe quand on lui dit que sa conversation est creuse.

Je terminerai en ajoutant que le con est riche d’une multitude de qualificatifs tout à fait judicieux, puisqu’ils définissent des types marqués : vieux, jeune, petit, grand, gros, mauvais, sale, fini… On en trouve même un, coloré, au cœur des monastères : le convers ! Mais, étant donné son état, c’est un con fraternel, à défaut peut-être d’être consensuel.

Encore une fois, merci madame Oiselle !

M.Dekelkin

 
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