Jeuxdemots07 08 juillet aout2021

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par Joëlle FRIGNET et Daniel DUBOURG


Mlle Lisette Range
Rue de la bibliothèque
Cré-Yon 

à  

M. Marc Page
Voie au chapitre
Roman

 

Cré, le 29 mai 2021

Monsieur,

Mes parents ont pris le risque de me prénommer Lisette. Heureusement, rien à voir avec ce petit maquereau! Depuis ma rencontre avec l’écrit, je lis, je lis, je suis devenue lectrice et même, au fil du temps, liseuse !
Béni soit le concepteur de la bibliothèque, car étant donnés les coûts de l’édition, il me serait impossible d’assouvir ma soif de lecture.
C’est par hasard, au gré des échanges avec ma cousine lorraine que je me suis trouvée face à vos productions ! Vous faites partie d’une association littéraire locale et c’est une chance pour moi de vous avoir découvert ! Et même de vous avoir aperçu en chair et en os lors de mon dernier séjour en Meuse !
Comme c’est étrange d’associer un visage à une plume! Dans mon esprit, je vous imaginais semblable à vos personnages : jeune, séduisant et sportif ! Quelle surprise d’apercevoir la silhouette d’un septuagénaire, lunettes vissées sur le bout du nez !
Mais quand je me suis approchée, je vous ai reconnu : votre ton jovial, votre vocabulaire châtié et votre capacité relationnelle !
Dans toute fiction, bien cachée, il y a forcément un peu de l’identité et du vécu de l’auteur. D’ailleurs ne parle-t-on pas de paternité dans ce domaine ?
J’aurais aimé m’entretenir avec vous, mais vous étiez pris d’assaut et l’heure de mon train était imminente !
Par bonheur votre association, très bien organisée, me permet de vous contacter et ce courrier vous parviendra dans les meilleurs délais.
En attendant, continuez à nous enchanter et restez sur ce site qui nous permet de suivre votre actualité et même d’acquérir vos ouvrages!

Admirativement vôtre !

L. Range


M. Marc Page
Voie au chapitre
Roman
à   Mlle Lisette Range
Rue de la bibliothèque
Cré-Yon 

 

Roman, le 5 juin 2021

 

Mademoiselle,

J’ai lu et relu votre étonnante lettre. Étonnante, parce qu’il m’en arrive rarement de telles et qu’il m’en arrive rarement, tout simplement.
Que quelqu’un prenne le temps de vous parler au fil de la plume est si rare, de nos jours…
Lisette est un joli prénom un rien désuet et délicat que Molière aurait pu donner à l’un de ses personnages : une lingère, une cuisinière, une soubrette discrète, lisant à la sauvette, en cachette, le soir au fond de sa chambrette, juste avide de culture et de littérature, comme certaines gens pauvres acceptant momentanément leur condition.
Je suis heureux d’apprendre que c’est pour vous une chance de m’avoir découvert. Mais pourquoi ? D’accord, il y a toujours la surprise de la rencontre, encore meilleure lorsqu’elle a été attendue, mais au-delà…
Mes personnages ? Il se pourrait que j’aie eu, aie toujours ou veuille encore avoir avec eux quelque ressemblance.
Savez-vous que j’ai été jeune, séduisant et sportif ? De ces trois qualificatifs, un seul semble bien s’estomper avec le temps : sportif. Pour les deux autres, la jeunesse physique est celle qui s’étiole, face à celle du caractère et de l’esprit. Et si vous me poussez dans mes retranchements, je vous avouerai que je suis et entends rester un enfant de cœur.
Le septuagénaire que vous évoquez est celui du sablier, celui de l’apparence et de l’enveloppe. L’autre est invisible, mais palpable ; de plus, il appartient à une histoire profonde et complexe. Mais vous me faites devenir philosophe !
Si je suis sensible à votre attention et bien ému de vos compliments empreints d’une certaine admiration, je vous avoue que ces derniers, comme la prise d’assaut, sont autant de situations ambivalentes qu’il faut parvenir à gérer pour maintenir l’équilibre entre excès de modestie et prétention. Cela m’encourage à poursuivre.
À vous lire, je regrette vraiment l’assaut de lecteurs et les impératifs des horaires SNCF.
Et puisque vous évoquez PLUME, vous avez vu que cette belle association est un bouquet de stylos, de crayons, de pinceaux et d’amitié à entretenir.
Ah ! un dernier point. Êtes-vous certaine que c’était moi qui étais pris d’assaut ? Un moment mémorable que j’ai dû oublier. Mais je ne voudrais pas mettre en doute votre observation.
Encore merci. Vous rencontrer sera un plaisir. Un jour ou un autre jour.

Cordialement,
Marc Page

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