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Un film, un spectacle, une exposition, un musée...

Bosmaher angeline 02

Angeline BOSMAHER a vu pour vous...

 
JOCKER

Durée 2 h 02 - Sortie 2019
Genre : drame
Film de Todd Phillips
                Acteurs : Joachim Phoenix - Robert de Niro - Zazie Beetz
Oscar d’interprétation masculine pour Joachim Phoenix
Lion d’or de la Mostra de Venise

Affiche joker

Synopsis

Gotham city dans les années 80. Arthur Fleck, célibataire, habite avec sa mère malade dont il prend soin. Frappé d’une affection psychique qui provoque chez lui des rires incontrôlables quand l’émotion le submerge, il vivote grâce à son activité de clown : numéros pour enfants dans les hôpitaux ou homme-sandwich. Bercé par les shows télévisuels, il rêve de devenir une star et de participer à la célèbre émission animée par le non moins célèbre Murray. Une première agression dans la rue le laisse sans connaissance, mais quand il est agressé une nouvelle fois dans le métro, il tue ses assaillants. Son passage à la violence est le résultat d’un

concours de circonstances combinant la fermeture du service sanitaire qui le prenait en charge, l’aggravation de son état, la révélation brutale sur ses origines, le durcissement de l’atmosphère politique et médiatique…

Arthur devient alors un personnage emblématique de la révolte contre une société injuste, entraînant derrière lui tous les laisser pour compte et déchaînant le chaos.

JOKER est né.

Commentaire

Considéré comme l’ennemi redoutable et redouté de Batman, Joker acquiert dans ce film une autre épaisseur psychologique de par sa vulnérabilité. Souffre-douleur, déficient neurologique abandonné par les services sociaux, il suscite la pitié. Quand l’agressé devient agresseur, il obtient l’adhésion du spectateur qui parvient à épouser le point de vue d’un psychopathe. La performance éblouissante, quasi hallucinée, de l’acteur Joachim Phoenix (qui a perdu 23 kilos pour le rôle) n’est pas étrangère à cette empathie. À travers ce personnage, Todd Philippe analyse un cas clinique et social qui n’est pas sans rappeler L’homme qui rit de Hugo.

Ce film très subversif est un appel au chaos dans une société qui méprise et détruit les plus fragiles. Si les Etats-Unis sont les premiers pays visés, Joker agit comme un révélateur d’une actualité plus large traversée par la lutte contre les élites ou l’establishment, déferlante révolutionnaire face à un monde souvent inhumain. En gommant les individualités, les masques de clown portés par une foule déchaînée deviennent l’emblème d’une identité collective, celle des oubliés, des « sans-nom ». Du rire jaune aux « gilets jaunes », il n’y a qu’un pas lorsque la trajectoire d’un homme cristallise tous les maux d’un monde malade : mépris et cynisme des puissants pour les faibles, aides sociales en berne…

Le film est porté par une photographie esthétique et une bande-son remarquable. Les images de Gotham City jonché de détritus font émerger avec réalisme un monde où la pauvreté se voit à chaque coin de rue. La musique scande la dramaturgie de façon emphatique et entraîne le spectateur un peu plus dans un univers déjanté au bord de l’explosion.

À la fin du film, la célèbre scène du collier évoque la naissance de Batman. Lorsque Bruce Wayne accompagné de ses parents quitte le cinéma où s’affiche le film de Zorro, l’enfant assiste à leur assassinat sauf que ce n’est pas un simple voleur qui les tue, mais l’un des fans d’Arthur Fleck qui profite du contexte anarchique de la ville pour en finir avec Thomas Wayne.

Clin d’œil…

À voir !

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