A vos plumes03-mars-1.jpg2020 1

Les trois poèmes choisis à partir de la photo de février
(Collégiens et lycéens de Meuse)
et le prix spécial du jury
(Collégiens et lycéens extérieurs à la Meuse)

2020 8

6 poèmes reçus

Synthèse du jury

« Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
   Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
   Quand le vent est au sud écoutez-le chanter
   Le plat pays qui est le mien. »

Peut-être que les plus anciens parmi les lecteurs de cette rubrique, en découvrant la photo concernée, se sont souvenus de ces mots chantés, interprétés, par le Grand Jacques…
Assurément, nos jeunes auteurs ont d’autres références musicales, et leur réflexion les a entraînés vers des univers différents, mais pourtant pas tellement éloignés.
Le poème gagnant a fait l’unanimité parmi les jurés, de par les thèmes abordés - la mort, la transmission des valeurs, le labeur, l’espoir - au long d’une agréable succession de quintils.
Une occasion pour nous d’évoquer un extrait de L’effort d’Emile Verhaeren

« Je vous aime, gars des pays blonds, beaux conducteurs
   De hennissants et clairs et pesants attelages,
   Et vous, bûcherons roux des bois pleins de senteurs,
   Et toi, paysan fruste et vieux des blancs villages,
   Qui n’aimes que les champs et leurs humbles chemins
   Et qui jettes la semence d’une ample main
   D’abord en l’air, droit devant toi, vers la lumière,
   Pour qu’elle en vive un peu, avant de choir en terre… »

Les autres textes, certes plus courts, méritent eux aussi tous les  encouragements du jury qui les partage avec un plaisir chaque fois renouvelé.
Avec des mots parfois semblables, tout en posant des taches de couleurs plus lumineuses que celles bordant le haut et le bas du cliché, chacun évoque un peu différemment la vie cachée dans les décors d’une mort apparente que renforcent les vestiges de la charrette, cette vie perpétuée par un invisible pollen, symbolisée par le mouvement d’un nuage, un souffle de vent dans un monde figé.
Nous avons souvent conseillé aux jeunes auteurs de ne pas se laisser emprisonner par la photo proposée, de s’échapper du cadre…Mais encore faut-il qu’un lien soit perceptible pour que le poème puisse être apprécié à sa juste valeur. Ce rappel se justifie parce que ce mois-ci, nous avons connu cette situation.
Que soit remercié également le seul élève extérieur à la Meuse qui a fait ressurgir du fond de nos mémoires quelques accords de guitare et l’image du petit âne gris d’Hugues Aufray.

« Pauvre bête de somme,
  Il a fermé les yeux.
  Abandonné des hommes,
  Il est mort sans adieu. »

Avec nos félicitations, et avec un humour que nous sommes certains qu’il comprendra, nous lui rappelons, que le verbe meurer ou se meurer n’est pas encore admis dans le dictionnaire. Nous en avons donc rectifié l’orthographe avant publication.

Rendez-vous en Mars pour, nous l’espérons, des giboulées de mots !

Plume or1 1

Alexane
HUGUIN

Anonyme
2de 9
Lycée Margueritte
VERDUN

 

Papa

Tu as toujours su me porter conseil 
Grâce à toi j'ai pu un jour voir le soleil 
Depuis ton départ chaque nuit je m'éveille
Je ne pourrais jamais retrouver le sommeil 
Car sans toi rien n'est plus pareil 

Travailler la terre était ton métier
C'est grâce à toi que je fus inspirée 
C'est grâce à toi que je sais désormais 
Que plus tard je veux pouvoir exercer
Un rêve qui va me devenir réalité 

Tu m'as transmis ton savoir 
Tu m'avais même dit que pleuvoir 
N'était pas toujours signe de désespoir 
Que les plantes avaient besoin de boire 
Comme j'ai besoin de te revoir 

C'est aujourd'hui que je te le dis 
Mon très cher père tu m'as donné la vie 
Et pour ce je te remercie 
Mais la mort te l'a prise à toi aussi 
Alors sache que jamais tu ne connaîtras l'oubli 

Plume argent1

Olivia
FEVE

Feve olivia
3eB ULIS
Collège Jean Moulin
REVIGNY-SUR-ORNAIN

L’été arrive

Dans un champ d’herbe verte un homme se repose sur une charrette rouillée.
Il regarde le ciel, il se sent seul.
Un vent doux, chaud, annonce l’été,
Le pollen se pose sur le buisson
Au milieu de ce paysage abandonné. 

Plume bronze2

Héléna
SOLA DELGADO

Anonyme

6eC ULIS
Collège Jean Moulin

REVIGNY-SUR-ORNAIN

Le désert chaud

Dans un désert, seule une vieille  charrette abandonnée
Reste au milieu des montagnes chaudes.
Les nuages blancs bougent dans le ciel bleu
L’herbe verte fait craquer le paysage

Plume bronze2

Ömer
GONULAL

Anonyme

5eC ULIS
Collège Jean Moulin

REVIGNY-SUR-ORNAIN

Le désert

Une vieille charrette avec une roue en fer
Dans un champ
Jaune et vert 
Le ciel bleu
Veut que je vienne à ses côtés,
C’est paisible, très calme
Les buissons bougent dans le vent chaud.

LE PRIX SPÉCIAL DU JURY
Laurier
Eugénie LEBOURG
2019 12 lebourg

Tle S
Lycée Théodore de Banville
MOULINS
(Allier)

Il s'est éteint, sans bruit...

Dans la prairie par le temps jaunie
Poussent ces quelques herbes en folie
Nulle vie ; la Nature se meurt,
Le vent joue, sans la pluie qui pleure.

Dans ce paysage désolé
Gît une charrette abandonnée.
Elle est en bois, ternie par son âge :
C'est la seule trace d'un passage.

Une forme sombre est à son pied,
Une silhouette de damné.
S'agit-il d'une bête de somme
Placée là, et oubliée des hommes ?

Ouvrez vos oreilles je vous prie
C'est la vie d'un petit âne gris
Dans son travail il mettait du cœur
Mais il se meurt, là, dans la douleur...

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