Chevalet07 08 juillet aout2019 1

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Par Cécile ARNICOT

 

Voyage

Voyage

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Charles Baudelaire, « Parfums exotiques » - Les Fleurs du mal

 

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Commentaires

  • Serge Beyer

    1 Serge Beyer Le samedi, 06 juillet 2019

    Que de légèreté dans le dessin pour un voyage aux parfums aussi capiteux et lourds que ceux qui se trainent dans les vers de Baudelaire ! Il fallait oser le mariage, et j'adore ce décalage !
  • Claudine R.

    2 Claudine R. Le mercredi, 03 juillet 2019

    Très beau.

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