A vos plumes06-juin-1.jpg2019 1

Les trois poèmes choisis à partir de la photo de mai

2019 05

4 poèmes reçus

SYNTHÈSE DU JURY

Les membres du jury, il faut bien l’avouer, sont déçus que la photo proposée pour le concours de mai n’ait inspiré que quatre textes. Sans doute un pour chacun des chevaux blancs composant l’attelage du char solaire traversant le ciel d’est en ouest depuis l’origine du Temps.

Pour certains d’une génération précédente, cette lumineuse monture les aurait sans doute poussés à reprendre le refrain de la complainte de Paul Fort - tous derrière et lui devant - ou de fredonner la ballade du cheval irlandais Stewball, maintes fois adaptée.
Crin-Blanc, camarguais sauvage apprivoisé par le jeune Folco aurait sans doute pointé le bout de ses naseaux, au coin d’un vieux souvenir cinématographique.
Nahar, cheval d’Oromé ou Snawmana, monté par Theoden de Rohan lors de la guerre de l’Anneau aurait pu apparaitre aux plus jeunes, tout droit échappé des pages de l’œuvre de JRR Tolkien…

Remercions alors les auteurs qui nous ont fait partager leurs poèmes, souvent empreints de tristesse, de mélancolie, de gravité, certes avec quelques maladresses, mais aussi de bien jolis mots d’une grande sincérité.

Si la publication du palmarès mensuel suffit à dévoiler les textes ayant le plus touché les membres du jury, ces derniers tiennent à complimenter tout particulièrement le poème Le Cheval et l’Oiseau, tant pour le fond que pour la forme. Superbe travail ! Faudra-t-il un jour ajouter un nom à la liste des fabulistes, Ésope, Phèdre et La Fontaine ? Ils ont eux aussi, bien avant ce Porte-Plume de juin, moralisé sur les désirs jaloux en nous invitant à les réfréner.

Junon en colère ne répond-elle pas au paon qui se plaint de ne savoir chanter :

Tout animal n’a pas toutes propriétés,
Nous vous avons donné diverses qualités
Les uns ont la grandeur et la force en partage… 

Pour ajouter une note d’humour, le héron garde-bœufs, même perché sur la croupe d’un cheval, vous en veut quand même un peu pour l’avoir confondu avec une mouette bigrement rieuse depuis !

En vous remerciant encore, nous vous souhaitons de toujours pouvoir croiser Pégase sur votre route pour le chevaucher. Peu importe où il vous emmènera. L’important réside dans l’instant du galop, de l’envol, dans le plaisir des cheveux ébouriffés, de l’âme décoiffée, du sentiment de liberté…   

Medaille or1

Angy
BIOLI

Angy bioli
2de 2
Lycée Sainte-Anne
VERDUN

Le Cheval et l’Oiseau

Dans la vallée, gambadant en toute sérénité
Le cheval, dans son innocence, vint à trouver
Sur son chemin, un oiseau d’une blancheur immaculée
Le cheval fut, pour cette mouette, pris d’une telle fascination
Qu’il en vint à lui parler avec quelques hésitations :
« Je suis impressionné par ces habiletés aériennes dont vous faites preuve,
Il me semble à vous voir dans vos œuvres,
Que loopings, plongeons, piqués… sont des manœuvres
Pour moi dignes de purs chefs-d’œuvre. »
À ces mots, le Dieu des airs se rengorgea,
Il gonfla son jabot et vers les cieux majestueusement s’envola
Après maintes démonstrations de ces incroyables pouvoirs,
L’équidé, jaloux, ne broyait que du noir,
Pégase lui l’a fait, à mon tour de voir,
Il prit donc son élan, galopa, galopa…
C’est la mouette rieuse alors qui l’arrêta :
« Toi tu n’es qu’un cheval, trop lourd pour t’envoler,
Du haut de la colline, tu aurais pu t’abîmer. »
Le terrestre destrier penaud et déprimé,
Prit alors conscience de sa triste destinée,
Qui n’était pas de tutoyer l’Olympe mais bien plutôt,
D’être la plus belle conquête des Hommes pour atténuer leurs fardeaux.

Medaille argent1

Gwendoline
PERRIN

Anonyme
2de 10
Lycée Margueritte
VERDUN

Ma partie de Lumière

Il me parait si céleste à courir dans son pré ! 
À chaque fois que je le vois, 
Il me mène dans son royaume
Et me donne l’espoir que la liberté est à ma portée.
Dès que je monte sur lui pour me vider la tête 
Il me fait oublier mes peines et amène une fumée de lumière
Au plus profond de mon âme sombre. 
Quand il se met à courir,
C’est à ce moment précis que je finis par m’envoler avec lui.
Dans un monde qui, pour moi, n’existera jamais,

À part dans mon imagination.
Il ranime mon cœur un peu plus brisé chaque jour

Et m’aide à le recomposer en quelques heures.
Mais je finis par retomber dans ma douleur

Dès que je le quitte et finis par repartir.

Medaille bronze1

Lucille
BOURQUE

Lucille bourque 2
2de 10
Lycée Margueritte
VERDUN

Maintenant tienne

Tu as été pour moi, comme ce fidèle compagnon...
Qui a supporté les douleurs du passé,
Et tu m'as menée sur le chemin à l'horizon
Pour, malgré mes cicatrices, avancer.

Grâce à tes mots, tu as pu calmer ces tensions.
Tu as illuminé ma vie, même si j'étais sombre,
J'ai suivi tes pas, j'ai cru en toi.
Ainsi, je suis sortie de ce monde.

Ce monde où seule la nuit entendait
Les gouttes couler le long de mes joues
Et le bruit sourd qu'elle faisait
En tombant sur le sol.

La lune illuminait cette période de ma vie,
Dont tu m'as subitement sortie.
Et, maintenant, la seule lumière qui me guide
C'est bien la tienne, non plus la sienne.

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