Le cahier

Ce matin, j'ouvre mon cahier sur une page blanche,
J'y verse des larmes de peine et de joie et je me penche
Sur quelques mots esquissés, à peine des balbutiements,
En gestes tâtonnés, maladroits et hésitants.
Les écrits s'enchaînent, tout d'abord timides,
Puis ils m'entraînent, de plus en plus rapides,
Alors je les saisis au vol, pour savoir et comprendre,
Avec eux je prends mon envol avec l'envie d'apprendre.
Mais la structure est parfois un peu branlante,
Et a besoin qu'on l'assure pour devenir cohérente,
Ligne après ligne les pages se noircissent,
Page après page les traits épaississent.
Les feuilles se remplissent d'une écriture régulière,
Pleine et déliée, parfois le mouvement s'accélère,
Encore et toujours progresser, contre vents et marais,
Puis des mots se sont croisés, écrits à quatre mains désormais.
Mon cahier est presque rempli, j'arrive à la dernière page,
Pourvu qu'il ne tombe pas dans l'oubli, ce serait dommage,
Je le ferme lentement et le caresse du bout des doigts,
Savourant l'instant, je m'endors pour la dernière fois.

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