Quelle journée !

       Aujourd’hui, c’était black friday ! Alors, j’ai passé une bonne partie de la journée en courses folles. Et comme je ne m’étais pas inscrit aux différentes commissions, j’ai perdu quelques courses ! "Seize caddies !", c’est ce qu’ont dit mes amies Cora et Norma.
    Je me suis d’abord pointé chez Bergère d’œuf rance pour en acheter une douzaine. L’amas de laines, que j’ai vu !
      On m’a dit que je devrais plutôt aller chez l’Anna Poule, qui élève aussi de très petits moutons jusqu’à ce qu’ils grandissent, qu’ils soient élevés, bien élevés, quoi : polis, lustrés puis tondus. Comptons les moutons, les moutons qu’on tond. Il y en a de différentes races : des moutons Cadet et des moutons Rotschild.
        Plus tard, à l’épicerie, j’ai failli acheter du coca, du coco, du cola. Et au magasin de vêtements, je me suis offert un calot et un slip de bain d’hiver.
      Au magasin de bricolage, j’ai trouvé un bon tuyau en plomb souple pour le tiercé, une boîte de trous, une gomme à effacer les coups de pointeau, cinquante centimètres de court-circuit pour arrière-train électrique, un paquet de ouate, une éponge à jeter, pour boxeur et une autre à passer pour pardonner, un rabot à rabats pour barreaux.
     À la librairie, j’ai trouvé plusieurs livres anciens (deux bons kilo au poids) intéressants : « Jeanne erre », « Tout est dit, Michel », « L’heure où j’ai le noir », « Guère épais », « La cousine bête », « Le cousin ponce », « Les pensées de Pascale », cousine de Jules Lagneau, perdues dans des cartes… Ah ! j’oubliais ! un book parlant des misères du maréchal, « Quand Vichy, qui Laval ? », ouvrage qui a dû faire fureur en son temps !
       Le 4 heures arrivant, je me suis rendu dans ma pâtisserie préférée et me suis offert des pets de nonne, une religieuse et un petit Saint-Honoré. Ah ! l’épée de nonne… Pas de quoi acheter de la poudre arrêt-curé, de l’antimoine ou du curry de campagne.
      Comme j’étais en retard et qu’il se mettait à pleuvoir, je me suis encore vite acheté une vieille capote anglaise qui avait fait le débarquement, munie de son contenu à réhydrater, et enfin, une soutane qui m’a permis de retrouver plus vite ma maison, car si vous l’ignorez, je dois vous dire que les habits religieux, ça sert d’auto !
       Ouf ! Me voici rendu ! (Non, non ! Je vais pas la faire…) L’an prochain, pas de vendredi noir. Ça me dit rien. Je resterai home, comme disent les chevaliers de la Tare Blonde, chez le roi Merlin, après avoir rangé leur brick au dépôt.